Lors de cette séance, Anne-Sarah Socié présentera ses travaux de recherche. Cette communication sera suivie de débats scientifiques.

Anne-Sarah Socié est doctorante en sociologie au Sophiapol, sous la direction de Philippe Combessie. Sa thèse s’intitule “Développement durable : pratiques et référents éthiques.  Analyse micro-comparative d’écologie sociale”.

.

Date:
Vendredi 13 mai 2011 de 17h00 à 19h00

Lieu:
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
bâtiment T, 2e étage, salle 237
Comment venir ? par le train et le RER
Plan du campus de Paris Ouest Nanterre La Défense

.

Programme de la séance :

1 – Rapide tour de table de présentation des participants (chacun indique son ou ses terrain(s) d’investigation actuel(s)).

2 – Informations sur les dernières actualités de la vie de l’équipe.

3 – présentation de la communication de Anne-Sarah Socié intitulée :

Titre : « Présentation analytique des remises en question de l’évaluation de la richesse, articulée avec des tentatives de co-définitions du «développement durable», développée en termes d’écologie sociale »

Vous en trouverez le canevas ci-dessous et en téléchargement (4 pages).

4 – débats scientifiques à partir de cette communication.

5 – questions diverses.

Présentation de l’intervention d’Anne-Sarah Socié.

Depuis un demi-siècle, la contestation concernant la mesure de la richesse revient régulièrement dans les débats de société. Jean Gadrey distingue trois
mouvements.

Le courant le plus ancien concerne la valorisation du non-marchand et du non- monétaire. Il fut porté en 1959 par Bertrand de Jouvenel, fondateur de la revue Futurible et pionnier de l’écologie politique. Ce premier mouvement de contestation « déplore que les activités gratuites qui contribuent au bien-être soient négligées dans les conventions de richesse dominantes et dans les mesures correspondantes ». Cet argument se retrouve aujourd’hui parmi les bénévoles du monde associatif et à travers certains mouvements féministes cherchant à faire reconnaître la « valeur » le travail domestique. Ces dimensions sont prises en compte dans les travaux de William Nordhaus et James Tobin.

Un deuxième mouvement s’incarne dans le courant de la critique sociale : « la croissance économique ne garantit en rien le progrès social »5. Cette démarche valorise « l’idéal d’une société peu inégalitaire, éradiquant la pauvreté, et promouvant notamment l’éducation de tous et l’accès aux soins pour tous ». Ainsi, durant les années 1970, de nombreux projets de construction d’indicateurs sociaux sont mis en place en France, en Europe et à l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Mais avec l’amorce de difficultés économiques majeures, les années 1980 marquent un repli net de cette dynamique : « dans un contexte de crise, d’inflation et de chômage, [la consigne politique] fut à peu près la suivante : ‘revenons à notre cœur de métier : la croissance et la compétitivité’ ». Même si ce revirement était le fruit d’un changement de conjoncture plus global (celui de l’établissement des bases d’un nouveau capitalisme financier et boursier), cette critique du baromètre des inégalités et de la pauvreté (BIP) par le volet social se retrouve aujourd’hui dans un certain nombre d’indicateurs : ceux du programme des nations unies pour le développement (PNUD), les indicateurs de santé sociale, le BIP 40, l’indicateur de « bien-être économique » d’Osberg et Sharpe.

Il existe enfin un troisième mouvement critique de la richesse qui se situe dans une dynamique écologiste. Depuis la fin des années 1980, elle donne naissance à des indicateurs se proposant comme alternatifs, mettant en avant les « dégâts environnementaux de la croissance ». Ils se caractérisent par la monétarisation des données environnementales, ces dernières sont mises à l’honneur bien qu’elles ne représentent pas à elles seules l’ensemble des variables nouvelles prises en compte. C’est ainsi que naissent, au cours des années 1990, le « PIB vert » et les « indices de bien-être durable ». Certaines initiatives se singularisent en prenant en compte plusieurs dimensions de la durabilité : économique, sociale, environnementale et contribution d’activités non monétaires au bien-être individuel. D’autres démarches visent à critiquer les critères de richesse exprimée dans le PIB par une approche uniquement écologique. C’est le cas de « l’empreinte écologique » diffusée par le World Wide Fund for Nature (WWF).

La renaissance du débat depuis les années 1990 voit l’un de ses derniers développements dans la création, en France, par le Président de la République, d’une commission internationale d’experts chargés d’établir des systèmes alternatifs de mesure du progrès économique et social…

Lire la suite de la présentation en format PDF
.

La présentation du séminaire Lasco/Sophiapol de l’année 2010-2011 peut être consultée sur le site de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

.

.

---

---